Fatigue

Mon entourage a de la difficulté à comprendre ma fatigue.

La fatigue est fréquente  au cours de la sclérose en plaques. Il faut apprendre  à la connaître soi-même, avant de pouvoir l’expliquer à son entourage. Parlez-en à votre neurologue et l’équipe soignante, qui vous donnera quelques éléments pour l’expliquer à votre entourage, et apprendre  à en être moins gêné.

La fatigue est une plainte très fréquente de la part des patients. Quelle est son importance ? Comment se manifeste-t-elle et comment la traiter ?

La fréquence de la fatigue est très importante : 70% des cas en moyenne. C’est même le
symptôme le plus fréquent (devant douleur, faiblesse musculaire…). Elle est définie comme
une « perte subjective d’énergie physique et/ou mentale empêchant de réaliser totalement
ses activités usuelles et souhaitées »

Difficile à décrire (« chape de plomb », « hors service », « comme une grippe », « très lasse »…), elle est estimée comme pesante voire écrasante, volontiers fluctuante, variable, et retentissant sur la vie quotidienne.
Point commun quelque soit son expression, majorée par la chaleur (ambiante, extérieure, bains chauds) et parfois associée à de la dépression, fatigue psychologique, troubles de l’attention et lenteur idéatoire . Cause d’altération de la qualité de vie, la fatigue eut s’avérer un facteur prédictif de perte d’emploi au même titre que les troubles de la marche et les troubles cognitifs.

Les mécanismes restent encore mal connus. Les traitements médicamenteux sont souvent décevants. Des améliorations sont possibles par des techniques cognitivo-comportementales. Plus fréquente dans les formes progressives, surtout en cas de syndrome pyramidal, souvent corrélée au handicap, mais, elle peut s’avérer très importante alors que le handicap physique reste modéré ou absent.

Il existe des échelles pour la quantifier (peu utilisé en pratique) : la Fatigue Severity Scale (FSS) et le Modified Severity Impact Scale (MFIS), reposant sur un questionnaire médical.

A quoi est due cette fatigue au cours de la SEP ?

On peut distinguer pour schématiser deux cadres de causalité : la fatigue primaire ou secondaire.

La fatigue primaire est en rapport directement avec la SEP. Quelle que soit la forme de la maladie
(rémittente, progressive), et parfois dès le début (cf supra). Mais plus intense dans les formes
progressives, corrélée à la durée d’évolution de la maladie et à la rapidité de progression.

La fatigue secondaire est quant à elle liée à une cause générale, que ce soit :

  • douleur chronique ou aigue
  • infection
  • intolérance à un médicament (psychotropes, antalgiques opioïdes…)
  • effet indésirable d’un traitement de fond, tel que l’interféron ou chimiothérapie
  • cause de somnolence diurne excessive (hygiène de vie, pathologie chronique)
  • troubles du sommeil (insomnie, apnée, syndrome des jambes sans repos…).